Parlons composition ! #1 – Les huiles minérales

Les ingrédients synthétiques et/ou issus de la pétrochimie, origine du mal ?

Pour la deuxième fois consécutive, j’ouvre sur une nouvelle catégorie d’articles que j’attendais de faire avec impatience : c’est même pour cette raison que j’ai ouvert ce blog. Aujourd’hui, on va parler composition des produits. 

Depuis que j’ai commencé à m’intéresser à la composition des produits que j’utilise au quotidien, je suis passée par plusieurs phases : 

• La phase obnubilée par le naturel : je n’ai utilisé que des produits bruts pendant des mois pour être sûre de ne pas utiliser n’importe quoi : toutes les huiles végétales pures sur ma peau, du démaquillage / nettoyage seulement au savon d’Alep… Ce fut un échec pour ma peau.
• La phase “pourquoi on se prend la tête” dans laquelle j’ai ré-intégré des produits sans faire attention ni aux compositions, ni aux possibles effets. Deuxième échec.
• La phase entre-deux dans laquelle je suis aujourd’hui et qui finalement, me convient plutôt bien : je ne suis pas formulatrice de produits de beauté alors pourquoi essayer d’en faire ou d’en inventer… Par contre, j’essaie de trouver des produits dans lesquels il y a des actifs intéressants mêlés à des texturisants pas complètement crados !

Cette catégorie  vise surtout à mettre en forme toutes les connaissances que j’ai acquis sur le sujet, un peu comme une fiche de révision ! Ce sujet me passionne, mais avec tous les comptes différents que je suis sur les réseaux, les informations fusent de toute part et avant de connaître et de maîtriser un sujet, j’ai besoin de le mettre en forme.

Je tiens à rappeler que la formulation de produit n’est pas mon métier ni ma spécialisation, je ne suis pas scientifique pour un sou (J’ai fait un bac L, c’est dire !) mais cela montre bien qu’on peut partir de 0 et comprendre des choses qui peuvent paraître complexes !

Cependant, plutôt que de le garder pour moi, je me suis dis que c’était une bonne idée de le publier sur le blog, afin de partager ce que je sais avec d’autres, mais aussi pour que d’autres, qui pourraient s’y connaître mieux que moi, m’apportent à leur tour ce qu’ils savent. Bref, du partage de connaissance, quoi ! 🙂

Les huiles minérales

Image par Jukka Niittymaa de Pixabay

Parmi les différentes dénominations, voici quelques unes que vous pouvez retrouver inscrites sur vos flacons de cosmétique : “huile minérale”, “paraffine”, “vaseline” mais également des noms savants, comme « petrolanum« , « paraffinum liquidum« …

Ces huiles sont des produits issus de la pétrochimie, c’est à dire fabriquées à partir du pétrole. Par rapport à cette matière première, on considère que les huiles minérales sont les déchets récupérés du pétrole.

Pourquoi sont-elles décriées ? 

On les considère mauvaises pour l’environnement, parce qu’elles sont a priori peu biodégradables. 

Mais qu’est-ce que ça signifie, biodégradable ?

“Digéré par des bactéries”, c’est à dire dévorées par les bactéries présentes dans la nature. Mais attention : biodégradable et dégradable tout court n’ont pas la même signification. En effet, sur son compte Instagram, Sophie Strobel donne l’exemple de certains silicones volatiles qui sont capables de se décomposer dans l’air en deux semaines.

Ils sont donc dégradables, mais pas biodégradables parce qu’ils n’ont pas eu l’occasion de se faire dévorer par des petites bêbêtes. Pourtant, ils se dégradent eux aussi pour disparaitre.

Autre élément « fâcheux » : on dit qu’elles empêchent la peau de respirer, alors qu’en réalité c’est plutôt faux. La peau respire très peu par ses pores directement, mais plutôt par les poumons ou par le sang… Comme tous les organes du corps humain. 

Quels sont les effets sur la peau ?

Eh bien… Ça n’en produit aucun. On dit de ces huiles qu’elles sont inertes sur la peau parce qu’elle n’apportent absolument rien : ni propriété, ni désagrément. Ni positif, ni négatif. Ça signifie donc aussi qu’il y a très peu de risque d’allergie, voire, il n’y en a aucun. Et c’est la raison pour laquelle cette matière se retrouve généralement dans les produits dermatologiques.

Image par andreas160578 de Pixabay

Comment elles fonctionnent ?

Les huiles minérales forment une couche occlusive sur la peau. Cela permet donc de maintenir l’hydratation naturelle de la peau, ce qui entraîne une meilleure cicatrisation en cas de petit bobos et un meilleur soin. Cependant, puisque c’est une matière inerte et sans propriété, cela ne permet pas de traiter la CAUSE d’un problème. La manière optimale d’utiliser les produits à base d’huile minérale est alors la suivante : 

• Utiliser un produit avec des ingrédients ACTIFS. Un fort hydratant par exemple (huiles et beurres végétaux en adéquation avec le type de peau…),
• PUIS utiliser un produit à base d’huile minérale, qui fera une couche entre la peau et l’extérieur et qui permettra aux ingrédients ACTIFS de rester « enfermés » au contact de la peau.

Le mieux est d’utiliser l’un après l’autre et non pas les deux mélangés en même temps, tout simplement pour favoriser une absorption par la peau des ingrédients actifs avant d’y appliquer la pellicule protectrice.

Attention cependant, cela ne fonctionne pas pour les lèvres. En effet, elles n’ont pas de glandes sudoripares. Pour expliquer grossièrement : elles ne transpirent pas, donc on ne peut pas maintenir leur hydratation en bloquant l’eau enfermée comme sur la peau. Donc, si vous voyez une huile minérale dans un baume à lèvres : fuyez !

Pourquoi les marques en utilisent ?

C’est un produit très peu cher (mais efficace sur le court terme), ce qui signifie que généralement les produits à base d’huile minérale sont abordables. Attention donc aux crèmes hors de prix soit-disant révolutionnaires qui font en réalité un mélange de ces huiles… 😉

Bilan

 Je suis d’avis qu’il faut utiliser les choses avec conscience et parcimonie. On doit d’abord identifier ce dont on a besoin pour faire les bons choix ensuite. Le synthétique et/ou pétrochimique pourquoi pas, mais il faut que ce soit utile.

Personnellement, je n’en ai pas besoin au quotidien donc je n’en utilise pas, justement à cause de son côté a priori négatif sur l’environnement. Autre fait : j’ai une peau grasse à problème, et l’huile minérale peut être comédogène, c’est à dire qu’elle favorise l’apparition de boutons (comme d’autres : l’huile de coco par exemple, qui n’est pas du tout recommandée pour les peaux comme les miennes).

Par contre, je ne me prive pas si j’en ai réellement besoin.

Exemple récent : je n’ai jamais eu la peau sèche ou des zones de sécheresse prononcées, que ce soit sur le corps ou sur le visage, par contre en ce moment, avec les multiples lavages des mains au savon… J’ai cru pleurer quand en serrant les poings j’ai vu ma peau craqueler ! Mon karité habituel seul ne suffisait pas. Dans le même temps, Monsieur, qui a une peau sèche et atopique, s’est mis à faire de grosses plaques de sécheresse sur le visage. J’ai donc décidé de dégainer l’artillerie lourde :

• Une couche de beurre de karité brut (celui d’Aroma-Zone est une merveille), qu’on masse bien pour faire pénétrer… C’est un hydratant extrême, légèrement occlusif lui aussi alors il va également contenir l’hydratation naturelle de la peau,
• PUIS une couche de crème pour les mains qui contient de l’huile minérale (ou pour le visage de Monsieur : la Cicalfate d’Avène, une des meilleure « crème à petits bobos »).

L’effet est garanti !

SOURCES

Toutes les informations de cet article ne sortent pas tout droit de mon imagination, je me suis notamment largement inspirée des posts de @Demaquillages sur Instagram, alias Sophie Strobel. Son compte est une mine d’or pour comprendre comment fonctionnent les ingrédients dans les cosmétiques. Elle s’appuie toujours sur des articles scientifiques que je trouve extrêmement pointus, ce qui renforce grandement ma confiance en ses informations.

Autre grande source en ce qui concerne la formulation des cosmétiques : @Kleobeaute, autant son blog que son compte Instagram, dans lesquels elle décortique tous les produits qu’elle teste. Sur son blog, sa catégorie “Parole à INCI” donne beaucoup d’informations et elle fait partie de celles qui m’en on appris le plus sur le sujet.

Aparté de fin d’article :

Comme tout dans la vie, rien n’est totalement blanc ou totalement noir. C’est d’ailleurs pour cette raison que pour me faire un avis, je n’utilise plus d’applications comme Yuka, parmi tant d’autres : elles sont incapables d’émettre un réel jugement (la machine ne peut remplacer la réflexion de l’humain !) et se basent bien souvent sur des informations bancales, non étudiées par la science sous tous les angles. Pour en rajouter une couche, plus ça va, plus elles sont biaisées par des accords commerciaux avec des marques (On commence à voir apparaitre un peu partout des panneaux publicitaires pour des produits avec la mention « Approuvé par Yuka« … Ça veut tout dire).

Et si vous souhaitez en savoir plus, je vous renvoie vers cet article de Kleobeaute qui résume extrêmement bien ma pensée.

En revanche, elles ne sont pas totalement inutiles : elles permettent de mettre en avant la liste des composants d’un produit. Soyons honnête, c’est illisible sur les emballages. Dans ce cas, je recommande l’application et le site INCI beauty (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients = nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques) : c’est le nom officiel et international pour décrire une liste de composants (on parle d’ailleurs de « liste INCI« ).

Sur ces bonnes paroles, n’hésitez pas à commenter (un lien est présent sous le titre de l’article !) pour me donner un avis ou des informations complémentaires, je suis friande d’en apprendre plus sur le sujet ! 🙂