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Parlons composition #2 – Les silicones et les « quats » (ammoniums quaternaires)

Les idées reçues en ce qui concerne les silicones sont nombreuses, et j’ai souvent cru à bon nombre d’entre elles, jusqu’à ce que je lise des écrits d’experts en la question. Les « quats » (abréviation pour « ammonium quaternaire« ) censés remplacer les silicones dans les compositions de produits, ne sont pas en reste en ce qui concerne les polémiques. Petit article pour vous éclairer sur ces deux sujets.

Image par stux de Pixabay

Les silicones

Ils sont reconnaissables dans les compositions des produits par les ingrédients se terminant en –thicone ; –thiconol ; –silane ; –siloxane. Les silicones sont issus synthétiquement de la silice, principal composant du sable.

Ils sont utilisés pour améliorer les textures : ils permettent d’éviter que les formules des produits deviennent grasses ou collantes. En utilisation sur la peau, le silicone a un effet « blur« , c’est à dire qu’il comble les imperfections pour les flouter. Sur les cheveux, le silicone s’enroule autour de la fibre capillaire pour la protéger.

Alors qu’on a longtemps pensé que les silicones étaient occlusifs et hautement comédogènes (créateur de comédons – boutons), leur texture moléculaire est à trous, semblable à un filet de pêche : loin d’un film occlusif donc. Cependant, sur les cheveux, les silicones ont tendance à mal s’éliminer et à s’accumuler sur la fibre, ce qui a pour effet de petit à petit l’étouffer. De plus, les silicones n’apportant aucun soin, ils ne sont là que pour donner un bon aspect aux cheveux : une fois les silicones éliminés de la fibre, cette dernière n’ayant reçu aucun soin est complètement fragilisée.

En réalité, comme les huiles minérales dont j’ai parlé dans un précédent article, les silicones sont complètement inertes sur la peau et les cheveux. Ils n’apportent ni bienfaits, ni méfaits, et n’agissent que sur la texture. Ils rendent l’aspect de la peau ou des cheveux beau, mais l’effet s’arrête aussi net une fois éliminés.

Pas de problème pour notre santé donc ! Par contre, la plupart de ces silicones sont peu biodégradables, et c’est un véritable désastre environnemental : ils se retrouvent particulièrement dans les eaux usées.

C’est cette dernière raison qui m’a poussée à ralentir leur usage, même si dans certains produits comme le fond de teint, les stopper totalement est quand même très difficile, surtout quand on a une peau grasse comme la mienne. En effet, il faut reconnaitre qu’ils stabilisent si bien les textures et permettent une tenue allongée, ce qui est très dur à obtenir quand on connait mon type de peau… Cependant, j’arrive complètement à m’en passer en ce qui concerne les soins capillaires.

D’ailleurs, dans ces derniers, un tout nouveau type d’ingrédient est venu remplacer les silicones il y a peu de temps, j’ai nommé…

Image par AdoreBeautyNZ de Pixabay

… Les ammoniums quaternaires, également appelés « quats ».

Dans les compositions, on les retrouve sous les noms suivants : Polyquaternium-7, Polyquaternium-10, Cetrimonium Chloride, Behentrimonium Chloride, Guar Hydroxypropyltrimonium Chloride, Behentrimonium Methosulfate.

Ce type d’ingrédient peut autant être d’origine naturelle que synthétique. Dans tous les cas, ils demandent une transformation chimique qui en résulte un ingrédient final synthétique.

Ils sont essentiellement utilisés dans les produits capillaires. Tout comme les silicones, ils ont la capacité de lisser, de gainer la fibre et de la démêler. Le problème c’est qu’eux aussi sont assez peu biodégradables, mais en plus, ils peuvent avoir un effet irritant et allergène.

Certains pensent qu’ils sont juste une meilleure alternative par leur possibilité d’origine naturelle.

En soi, ce dernier point n’est pour moi pas tout à fait positif, parce que je suis assez mal à l’aise avec l’idée qu’on extrait des ingrédients naturels pour en fabriquer du synthétique. A mon sens, c’est gâcher de la matière. Autant fabriquer du « tout synthétique » et laisser la nature là où elle est. Mais ici, ce n’est que mon avis, et je comprends que le fait que ça puisse provenir d’ingrédients naturels rassure certaines personnes.

A ce jour, très peu de produits concluants existent sans silicone ou sans ammonium quaternaire. Si aucun de ces deux produits ne sont présents, la formule finale du produit a de gros risques d’être soit complètement gras, soit complètement asséchant (selon qu’il soit plutôt type soin ou type shampoing). Les ammoniums quaternaires sont d’ailleurs présents dans beaucoup de marques estampillées « bio » : ce type d’ingrédient est autorisé dans le cahier des charges COSMOS.